La philosophie propose une voie de sagesse fondée sur la raison, la pensée critique et la connaissance. Lorsqu'elle est apparue, elle révolutionna les anciennes sagesses fondées sur les approches religieuses, magiques et traditionalistes. Mais peut-on encore considérer la sagesse de Platon ou d'Aristote comme admissible aujourd'hui ? La sagesse est-elle immuable ou bien évolue-t-elle ? La sagesse a-t-elle progressé au cours des siècles ? À l'inverse, peut-on parler de sagesses dépassées, obsolètes ? Pourquoi la sagesse et ses modalités d’accès ont-elles évolué ? Quels sont les principes des sagesses modernes ? La modernité philosophique est-elle équivalente aux philosophies présentes aujourd’hui dans le monde ?

Qu'est-ce que la modernité ? Une période historique, un concept sociologique, un concept politique, un concept d'opposition d'avec la Tradition ? La modernité n'est-elle pas confondue la plupart du temps avec l'actualité ? N'est-elle pas parfois un mythe dont on use et abuse ? En fait, il ne suffit pas de vivre dans le temps présent pour être moderne ; la modernité est surtout une attitude, une exigence dans la pensée et l'action. Cela se traduit par une question stratégique par rapport à la condition humaine : êtes-vous capables d'être modernes ?

Copernic a plus fait pour la philosophie que Socrate. Une des raisons principales des évolutions et des mutations de la philosophie au cours de son histoire, furent les grandes révolutions scientifiques. L’histoire de la philosophie a plus été bouleversée par les grandes mutations scientifiques que par le travail interne des philosophes. Quelles sont les raisons de cette relation ? Quelles implications pour la philosophie ? Est-ce l’indication d’un progrès structurel et structurant en philosophie ? Est-ce cela qui rend Platon ou Aristote obsolète aujourd’hui en philosophie ? Voilà quelques questions que nous essayerons d’éclairer à travers cette conférence.

Pendant longtemps, la question de dieu était une question légitime en philosophie, dieu était un sujet philosophique à part entière, si ce n’est “Le” sujet philosophique essentiel. Mais aujourd’hui, en tenant compte du progrès des connaissances et de la philosophie, dieu n’est plus un sujet philosophique. Il n’y a plus d’interrogation philosophique sérieuse sur dieu, qui s’est avéré n’être au final qu’un dahu métaphysique. Cette conférence présentera les raisons de cette évolution intraphilosophique, la redomanialisation de la question de dieu et les conséquences de cette situation pour la modernité philosophique autant que pour les religions.

Il ne suffit pas pour une philosophie d’être athée pour être libérée de l’ombre de dieu comme disait Nietzsche dans le Gai savoir. Dans l’histoire de la philosophie, la mort de dieu (ou première mort de dieu) n’est pas encore la fin de l’idée de dieu. L’objectif est d’atteindre le stade “post-théiste”, le dépassement positif de la croyance en l’existence d’une déité, qui procède par néantisation de l'idée de dieu et non plus par sa réfutation. Cette conférence présentera la notion de post-théisme, caractéristique indispensable des pensées et des philosophies modernes.

Conférence - Depuis son invention dans la Grèce antique, la philosophie a toujours entretenu des relations étroites avec la pensée rationnelle. Est-ce le fruit de circonstances occasionnelles ou bien d’une relation profonde entre la philosophie et la raison ? Quelles sont ces relations entre la philosophie et la pensée rationnelle ? Une philosophie peut-elle être irrationnelle ? Pourquoi la plupart des réflexions sur la raison sont issues des travaux des philosophes, de l’Organon d’Aristote au Discours de la méthode de Descartes. Cette conférence mettra en évidence la rationalité structurelle de la philosophie et essayera d’explorer les différentes modalités de la rationalité en philosophie.

De manière commune, l’Être Humain se définit par la raison, par la pensée rationnelle. Le nom même de notre espèce, homo sapiens, met en évidence cette caractéristique. Mais qu’est-ce que la raison précisément ? Cette conférence définira la nature de la raison, son origine et ses relations avec les autres domaines de la pensée. Elle essayera de clarifier cette notion de raison, qui est couramment employée dans différentes acceptions, souvent contradictoires. A tel point que la raison est souvent érigée en mythe, ce dont profitent les ennemis de la pensée rationnelle et les tenants de l’obscurantisme.

Une faculté stratégique qui distingue notre espèce des autres espèces animales est la pensée rationnelle. La question qui se pose concerne l’origine de cette faculté : comment l’être humain est-il devenu un animal rationnel ? Pendant longtemps, l’origine de la raison fut expliquée par une origine transcendantale et divine. Aujourd’hui, la révolution anthropologique entamée depuis le 19ème siècle aboutit à un résultat totalement opposé : l’origine de la raison se trouve au cœur de ce monde-ci, de la contingence, de la matérialité et de l’animalité. Chose surprenante mais parfaitement logique, elle est le résultat de la sélection naturelle darwinienne dans un univers intrinsèquement rationnel. Sans la rationalité du monde, la rationalité humaine n’aurait pu se développer.

Penser ne suffit pas, il faut encore réfléchir. Si la raison est une faculté humaine naturelle, nous l'utilisons en général de manière intuitive et empirique, donc de manière aléatoire et peu efficace. Pour lui permettre d’atteindre sa pleine efficacité, il faut passer à une prise de conscience de la rationalité et de ses exigences méthodiques. La raison pratique de l’Être Humain ne fait pas rationalisme pour autant; pour cela, il convient de passer à une raison méthodique. Cette conférence sera l’occasion de revenir sur les relations entre la raison et le rationalisme, et sur les acteurs philosophiques qui ont contribué au développement du rationalisme.

Osons lever un des silences sur la philosophie : la philosophie évolue ! Bien des enseignements des philosophes du passé sont ... dépassés ! Mais certains philosophes continuent à y faire appel sans se rendre compte qu'une bonne partie de leurs enseignements sont devenus obsolètes, quand ils ne sont pas tout simplement faux. Mais la philosophie ne fait pas qu'évoluer, elle progresse ! Quelles sont les raisons de cette évolution ? Pourquoi certains la refusent ou l'ignorent ?

Dans l’histoire de la pensée, l’émergence du concept de progrès fut d’une importance capitale. ll a changé notre manière de penser le monde, par conséquent il a modifié notre relation avec le monde, et au final, il a transformé le monde terrestre. Il participe de tous les concepts de notre modernité. Cette conférence se propose de préciser la genèse du concept de progrès et la signification de cette notion, car contrairement à ce que l’on pense, il ne suffit pas qu’une chose soit nouvelle pour qu’elle soit un progrès.

Les grandes idéologies du 19ème et du 20ème siècles ont souvent mal compris la notion de progrès, elles l’ont idéalisé et l’ont transformé en utopie naïve. Leur chute à la fin du 20ème siècle a entraîné la dévalorisation de l’idée de progrès dans les mouvements dits “post-modernes”. Pourtant, ce n’est pas parce que la notion de progrès a été parfois mal pensée qu’elle est infondée et qu’il faut la rejeter. Un certain nombre de problèmes de notre époque viennent peut-être de ces conceptions erronées en matière de progrès et du rejet de l’idée de progrès. Il faut donc réhabiliter le progrès, c'est une condition indispensable pour que des progrès puissent être réalisés.